mercredi 5 janvier 2011

Sous un petit nuage en Chine

Nous arrivons, à la frontière Chinoise par l’unique réseau ferroviaire Mongole. La ville de Ernin est située au milieu de nulle part, dans le désert de Gobi. Dès la sortie de la gare, nous sommes harcelés par une horde de Chinois : taxi taxi, wanna change tugrik ?? Bienvenue en Asie… Notre but est alors d’attraper un bus pour nous rendre à Pekin. Il est en effet moins cher d’arriver à la frontière en train et de continuer en bus car les trains internationaux sont hors de prix. On tombe sur un minibus qui est censé faire le trajet en 8h et qui est abordable à 200 Yuans (enfin, c’est plutôt lui qui nous tombe dessus…). Avant de vraiment prendre la direction de la capitale, on change une première fois de bus. Le second bonhomme, après nous avoir trimbalé pendant deux heure dans les ruelles de Ernin, nous dépose à un troisième bus…Le bus fais 200m et nous rechangeons une fois de plus de transporteur…Le quatrième bus fais demi-tour et nous voilà encore repartis pour une heure. Enfin nous montons dans LE cinquième bus qui lui part vraiment…La scène s’est passé sans jamais aucune explication et a prit au total 3h…
Le bus, carrément en retard sur son horaire initial, coupe à travers le désert pour gagner du temps. Cette partie du Gobi est telle une mer de sable. Pas une dune, ni aucun autre élément, ne viens troubler le relief : le plat absolu au delà de la ligne horizon. Une fois l’autoroute récupéré, le pilote nous montre un aperçu de la conduite chinoise : le dépassement des camions dans la bande d’arrêt d’urgence à 130 est normal…Bref, même si on a risqué notre vie chaque minute, on arrive au bout de 6h (le train et les bus conventionnels en mettent 12). En plein centre de Pékin, le chauffeur nous bazarde dans un taxi direction l’appart de Jivko, notre hôte Couch Surfing Bulgare. En centre ville, l’atmosphère est pesant. Il règne un brouillard marron intense dans lequel le halo lumineux des phares peine à éclairer la route.

Petit aparté sur la traduction des panneaux routiers chinois/anglais. Compte tenu du fait que les sinogrammes sont illisibles par le commun des mortels, aux abords des sites touristiques, la traduction anglaise est écrite. On ne sait juste pas comment ils s’y sont pris ou qui l’a fait mais ca donne parfois des trucs causasses du style « Don’t try fatigue driving » ou bien « Way aneient Castlr ». Pour l’information sur les monuments, la ponctuation est carrément oubliée ou mise au mauvais endroit : les phrases font parfois jusqu’à 20 lignes et leur sens échappe complètement.

Jivko habite en collocation avec un Autrichien et une Indonésienne. Réveil au milieu de ce joyeux melting pot. Petit regard par la fenêtre pour comprendre que le brouillard d’hier n’est pas parti. La pollution est telle que l’on se croirait dans un nuage. Pékin nous semble tout petit, on ne peut en effet pas discerner le décor à plus de deux pâté de maison…Le métro Pékinois est splendide. Les JO ont donné une nouvelle vie aux transports et on se croirait dans un aéroport. Contrôle par portail de détection à chaque entrée, écrans de TV dans les rames et en dehors (lorsque le métro est en mouvement, on peut voir par la fenêtre des pub sur un écran défilant!), tout est mis en œuvre pour l’étalage du high tech « made in China ». Nous partons donc pour la visite d’un temple et pour une balade dans les Hutongs. Simplement magnifiques, ce sont les anciennes ruelles de Pékin qui ont gardé leur caractère authentique et assurent le dépaysement le plus complet. Le lendemain, nous partons pour la visite d’une autre perle de l’architecture chinoise à savoir le temple du ciel.
Les vendeurs ambulants proposent des mets locaux fort variés. Beaucoup vendent une sorte de pomme de terre braisée au gout sucré de noix, ou bien des mini pommes en brochettes recouvertes de caramel façon pomme d’amour. Il y en a pour tous les gouts et c’est vraiment abordables (10 Yuan la pus part du temps). Les cantines nous permettent aussi de remplir notre estomac pour pas grand-chose. En évitant les restaurants touristiques, il est largement possible de se rassasier pour moins de 100 Yuans (1,2 €). En revanche la cuisine pékinoise n’a que peu de rapport avec celle que l’on retrouve en Europe : oubliez les nems (Vietnam) et beignets de crevette…

Apres avoir fais des recherches sur le net, nous estimons que le budget nécessaire pour nous rendre au Tibet est trop important. Le cas du voyage au Tibet est difficile. Le gouvernement impose un permis de séjour (700 Yuans) et il est normalement impossible d’y voyager par se propres moyens. Par ailleurs, la route de l’amitié qui joint le Népal semble devoir être parcourue en Jeep. Pour plus de détail à se sujet, et pour voir ce qu’il est possible de faire, je conseil de regarder le blog de deux amis français rencontrés au Népal (cf. tour des Annapurna) tourdumonde2010.free.fr.

Nous irons donc dans les villes de Pingyou et Xian à la place du Tibet. Nos billets allez-retour (Pekin-Pingyou-Xian-Pekin) nous ont couté l’équivalent de 80€ par personne. Finalement, Ben veux continuer le train vers le sud de la Chine jusqu’à Hong Kong et prendra un vol jusqu’à Katmandou. Je retournerai de mon coté vers Pekin pour completer ma visite de la ville et pour prendre mon avion.
Le lendemain, sous la pression de nos hôtes CS, je m’embarque pour une marche sur la grande muraille à Simatai (230 Yuans). Levé tôt, départ en minibus avec deux filles Belges et Suisse super sympa. Journée à marcher et à shooter la muraille qui chemine le long des montagnes et qui semble s’étendre à l’infini.
Certaines portions ont été rénovées, d’autre sont à l’abandon, ça monte et descends parfois de manière vertigineuse sur des pierres instables et le tout dans des montagnes magnifiques. La balade est magique ! Marcher sur la grande muraille : checked ! Si vous avez l’occasion d’y aller, je conseille néanmoins de vous y rendre par vos propres moyens et de camper dans les tours de garde.

Alors que Ben rencontre d’autres entrepreneurs (cf. profils), je pars visiter le palais d’été qui est l’ancienne « maison de campagne » des empereurs chinois. C’est vraiment l’architecture la plus aboutie que j’ai vu jusqu’à présent. Il est situé dans un immense parc, sur les berges d’un lac. En mon sens, le plus impressionnant est le « garden of Harmonious interest ». Construit autour d’un petit lac, on y retrouve une parfaite harmonie entre nature et architecture.

Nous partons le soir pour Pingyou. Les trains de nuit de 3eme classe sont confortables (les pieds ne dépassent pas comme dans le transsibérien !) mais le chinois moyen ronfle fort. Arrivés à Pingyou on est récupéré gratuitement par le service guesthouse le pus performant après avoir négocié la chambre au rabais. La négociation est en effet LA base en Chine. Les prix « blancs » sont de manière général 50 voire 75% plus élevés…Quasiment tout se négocie (vêtement, nourriture, guesthouse, souvenirs…). Pingyou une vielle ville fortifiée qui est conservée en l’état. La terre, qui est le matériau de prédilection (murs, maisons, sol), s’effrite de partout et laisse une couche de poussière impressionnante. A cela s’ajoute l’échappement des véhicules et les fumées jaunâtres (berkkkkk) des fourneaux au charbon.
Bref la ville est extrêmement polluée (pire que Pékin si ce n’est dire…). Le caractère typique des habitations et des rues parvient tout de même à donner à la ville un charme fou. Le gérant de la guest, une fois nos sacs posés, nous propose un tour vers les endroits les plus touristiques recommandés par le Lonely Planet. Avec Terry, un australien accompagné de son ami chinois, nous partons en taxi vers le château souterrain et la propriété des Han. Le premier est en fait un ensemble de galeries creusées abritant une ancienne garnison. Nous avons trouvé au site un intérêt mitigé. En revanche, la propriété des Han est indéniablement un lieu historique que nous conseillons. Les bourgeois de l’époque ont bâtit une véritable citée dans laquelle il est agréable de déambuler. On a ici la meilleure représentation de ce que pouvait être la vie des citoyens aisés du 19eme siècle.

Pingyou affiche un nombre de musée considérable (18) en dépit de sa taille. En possession d’un pass pour l’ensemble des expositions nous partons le jour suivant pour une visite générale. Bon évidement sur 18 musées, il y en a bien 10 identiques (maison de riches marchands de tout types), mais l’ensemble est instructif. Un rapide point sur la carte étudiant s’impose ici. En Chine, les étudiants ont 50% de réduction dans une grande partie des sites touristiques. Voyagez donc accompagné d’une carte étudiant. J’ai réussis une fois à faire passer mon permis de conduire français pour une carte étudiant et la carte périmée de Ben passe toujours…Vous pouvez aussi parfois en partager une. Il suffit que je mettes les lunettes de Ben après être passé juste derrière lui, ils n’y voient que du feu : les blancs se ressemblent tous…Faites en une fausse si vous n’en avez pas !

Retour à la gare direction Xian. Quatre million d’habitants, aucun métro : normal…Il s’agit aussi d’une ancienne ville fortifiée, mais 10 fois plus grande que la précédente. L’occidentalisation bat son plein : le syndrome de la ville européenne est bien présent. N’a été gardé de l’ancien que la muraille et certains monuments. Au deuxième essai, nous trouvons une guest sympa et abordable dans laquelle nous laissons notre barda. Nous partons donc pour la visite des guerriers en terre cuite à 2h de la ville. Levé 6h et bus avec une sortie scolaire. A peine rentré dans le véhicule, l’agitation des étudiant s’évanouie instantanément. Tout le monde nous fixe le sourire au lèvres. J’oubliais, en Chine, le blanc est LA star. On a l’impression d’être acteur ou chanteur pop en permanence. Dans la rue, on est souvent arrêté : « can I take a picture of you with my wife? ». Au début on y croit pas, mais si, un gars vient de demander de vous prendre en photo à coté de sa femme…Assis dans un site touristique, ça arrive toutes les 2 minutes…Les ados femelles adorent venir vous parler et glousse une fois le cliché prit. La plus part du temps elles sont accompagnées du petit copain qui glousse beaucoup moins…Du coup séance photo dans le bus.
L’armée de terre cuite est impressionnante. Composée de 6000 pièces, elle a été sculptée à la demande d’un empereur pour protéger sa tombe contre les âmes de ses ennemis. Divisée en 3 champs de bataille, tout à été mis en œuvre avec une stratégie militaire surprenante. Rappelant un jeu de rôle, même l’interaction entre les corps d’armés et la propagation de l’information a été pensée lors de la conception. Le réalisme est poussé au point que chaque guerrier est unique.

Nous partons le lendemain vers le mont sacré Huashan. Après avoir gravi un nombre incalculable de marches (les chinois ne comprennent rien à la randonnée et mettent des marches partout…), nous arrivons enfin sur les hauteurs. Les paysages ressemblent à ceux que l’on retrouve sur les peintures chinoises typiques avec des montagnes dans les nuages : indescriptibles ! Avec le vent et les marches taillées à même la pierre à l’ablomb de précipices, le vertige n’aide pas trop à se sentir en forme…Nous passons la journée suivante à nous promener dans Xian. Comme je l’ai déjà signalé à part 2/3 sites la ville n’a aucun intérêt touristique.

Le soir Ben et moi nous séparons et je grimpe dans le train de nuit pour Pékin. Les trains sont de formidables outils de rencontres lorsqu’on a la chance de tomber sur des gens parlant l’anglais (le chinois moyen ne parle pas anglais !). Les autochtones sont à la fois curieux et accueillant donc aucun problème. Je dépose mon sac à la consigne de la gare à Pékin pour pouvoir visiter la Cité Interdite. Je voulais retourner au palais d’été tellement l’endroit est sublime, mais il est inconcevable de venir à Pékin sans voir Forbidden City et Tian’anmen. J’ai de la chance, il n’y a quasiment personne (quelques milliers de touristes chinois seulement…) et arrive à bénéficier d’un tarif hors saison. La cité porte bien son nom : le musée est aussi grand qu’une ville. Résidence des empereurs Chinois sur des générations, l’architecture est en conséquence. L’impression de grandeur, de richesse et de massivité laisse perplexe. Le mobilier et les décorations des ouvrages principaux ont été laissés en l’état pour pouvoir s’imaginer la vie de l’époque. Le reste de la ville abrite des pièces de collections en jade ou en or. Après avoir passé la journée là-bas je suis quand même déçu. La cité est certes intéressante mais j’ai trouvé le palais d’été sans comparaison. Si vous n’avez pas le temps de tout voir dans la capitale, je vous conseille vraiment de préférer ce dernier qui est en plus beaucoup moins cher. Sur Tian’anmen, je suis abordé pour la nième fois par deux filles désireuse de parler. Près de ces sites on rencontre beaucoup de chinois qui veulent aller boire un coup avec vous pour améliorer leur anglais ou je ne sais quel autre prétexte. Ils vous amènent dans un bar ou les consommations sont hors de prix (5-10€ pour un café !). Si vous ne pouvez pas payer un gars de la sécurité vous accompagne à un ATM…C’est une arnaque très courante. Je récupère enfin mon sac et file à l’aéroport pour voler vers Katmandou.

La première étape du vol est une ville dont j’ai oublié le nom. L’avion arrive à minuit et je suis sensé patienter 24h dans l’aéroport. En revanche, l’aéroport ferme à 2h du matin et je suis contraint d’attendre dehors 5h pour la réouverture. Je rencontre des militaires chinois (qui baragouinent l’anglais) dans le même cas que moi. Je n’ai malheureusement pas pu prendre une photo avec eux (régime politique oblige). Après l’ouverture des portes je dors donc à moitié avachi sur un siège et attends ma seconde correspondance pour Dhaka au Bangladesh. Arrivé sur place, c’est la galère. Je ne peux pas aller récupérer mon sac qui se trouve être bloqué et la compagnie ne donne pas signe de vie…Stress…Le hall de transit est rempli de Népalais qui attendent aussi de récupérer leur billet. Un employé arrive enfin 20 minutes avant le départ du vol. On me demande d’attendre la fin de la distribution. Il reste 5 minutes avant le décollage et je ai toujours ni mon billet ni mon sac…STRESS…Je tombe enfin sur un employé compétant qui me donne mon billet et qui m’assure de récupérer mon précieux sac à dos ! Le bonheur ! Petite anecdote, dans l’avion, je tombe sur le frère du responsable de l’immigration au Népal. Je tombe aussi sur un jeune couple et sur une famille de Bangladesh en voyage avec qui j’ai sympathisé. Le vol dure en tout est pour tout 15 minutes et arrivé au comptoir de l’aeroport pour la demande de visa, je montre le nom du responsable de l’immigration. La personne regarde, me demande de payer et me tamponne un visa. Le tout s’est passé en moins d’une minute sans aucune question! Même si s’est, de manière général, rapide d’avoir son visa, là s’était éclair. Voilà, je suis officiellement sur le sol Népalais !

2 commentaires:

Unknown a dit…

Ahhhhh enfin en Français... Bien joué !

Je profite pour te souhaiter mon petit Yann une excellente année qui commence super bien, au Népal... quel veinard ! J'aimerais être à ta place.

Merci en tout cas pour toutes ces nouvelles que je regarde chaque semaine, donc je te suis, et je pense à toi ! Et je suis là si besoin, oublie pas !

Biz mon frère.

Yvain

Unknown a dit…

merci pour l'article en français... Agnès SMAGGHE

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