vendredi 26 novembre 2010

La vie en Sibérie



Nous sommes finalement arrivés à la capitale Sibérienne Irkoutsk avec un retard de 5 heures… Un train de marchandise s’est renversé, emportant avec lui la moitie de la voie. Du coup, à 2h du matin et par -8°C, il n’y avait personne pour venir à notre rencontre. La gare d’Irkoutsk n’ayant pas de wifi pour pouvoir joindre notre hôte, nous avons envisagé de dormir sur place…C’est un gamin qui nous a décidé à rechercher une connexion internet. Il réveillait continuellement les voyageurs s’ils ne lui donnaient pas quelques roubles. Benoit a finalement trouvé le seul russe du coin parlant anglais et disposant d’un accès internet. Nous avons enfin sauté dans un taxi direction : ange du couch surfing : Anastasia.

Celle-ci nous a accueillis comme des princes dans un appartement 5 étoiles. La douche a été comme une libération et le sommeil plus que réparateur.

Les transports en communs mis en place par la ville vous emmènent partout pour la somme dérisoire de 10 roubles (20c). Accompagnés d’Anastasia, le premier arrêt est le musée des Décembristes, ces exilés politiques du régime Tsariste. La prison ou la Sibérie ? Ils ont choisi la Sibérie, et ils ont eu raison. Bon, à l’époque la vie était indéniablement plus difficile... Vous avez remarqué que je n’ai quasiment pas parlé du climat pour le moment... Le centre ville d’Irkoutsk dans lequel nous avons passé l’après midi est une splendeur. Le travail du bois pour les maisons individuelles et de la pierre pour les édifices collectifs est remarquable. Les couleurs vives du bleu au jaune que l’on retrouve dans les constructions contrastent avec la blancheur de l’hiver. Par ailleurs, la nature du sol pousse les vielles maisons en bois à s’enfoncer, leur donnant ainsi un aspect inhabituel. Le lendemain, nous avons complété notre visite de la ville par des églises orthodoxes. Le soir, Anastasia nous a initié à un jeu de carte Russe qu’il nous a fallut plusieurs heures à comprendre. On suspecte d’ailleurs une tricherie monumentale…

Nous avons passé la matinée suivante au consulat Mongol. Ils sont pas très regardants mais le visa est couteux : comptez 50€ délivré en 4jours. On est même tombé sur une employée qui parlait Français...Mini bus pour Listvyanka l’après midi. Et là…C’est l’extase…Le village minuscule borde les berges gelées du Baïkal. Le lac est immense, calme (appelé la mer Baïkal par les otoctones) et ses eaux cristallines. Sa superficie (600 par 60 km) est comparable à la Suisse et la profondeur maximale avoisine les 1700m. Devant nos yeux éblouis par la réflexion du soleil sur ce miroir sans défaut se trouve là, 22% des réserves d’eau potables de la planète. Il faudrait être blasé pour rester insensible à ce paysage sublime du mariage de l’eau, de la glace et de la montagne.
Nous partons pour une balade dans les forêts enneigées avec Niko, un voyageur Allemand de 28 ans rencontré dans le bus. Lassés des routes toutes tracées, nous marchons à l’aveugle à travers les bouleaux et les sapins en direction des hauteurs. Panoramas et shoots de folie du haut de la colline. L’environnement magique nous amène enfin là ou nous somme partis : à l’aventure. Nous rejoignons les bords de l’eau pour la gouter. En février, l’épaisseur de glace sur la quasi-totalité du lac atteint le mètre. En novembre, les 4 petits degrés nous poussent gentiment à renoncer à la baignade…Nous regagnons le village au travers de pentes abruptes à par endroits enneigées. Nous goutons à l’Omoul, un poisson fumé devant nos yeux qui se révèle extrêmement savoureux et rentrons à Irkoutsk.

Reveil 6 heure pour attraper le minibus de 8h pour l’ile d’Olkhone. Nous rencontrons un couple Suisse/Allemand qui a eu la même idée que nous. Malheureusement, le chauffeur nous demande d’attendre pour qu’il puisse remplir son véhicule. Résultat départ à 10h30. Les paysages traversés laissent un sentiment de froid intense. Les villages de maisons de bois en ruines, en partie fantômes laissent présager un avenir incertain. Après 5h de trajet sur les routes puis les pistes tracée à travers des Steppes Sibériennes, nous prenons le shuttle pour l’ile…Il fait froid. Une heure plus tard on rejoint le village. Départ à la nuit tombée avec l’idée de tester tente et sac de couchage (12kg sur le dos). Marche dans la neige avec pour lumière la lune et une lampe frontale. Il fait froid. Campement dans la neige sur les bords du Baïkal. Alors qu’il neige, nous mangeons pain et fromage à la chaleur d’un feu mérité, puis regagnons la tente en quête d’un sommeil réparateur.

Alors que Ben lutte, je m’endors au fond du sac de couchage au bout de 3 minutes. J’ai enfin retrouvé le sommeil. En revanche, le réveil est rude. L’intérieur de la tente est complètement gelé. Les coutures thermocollées n’ont pas résistées aux très basses températures... Nous empaquetons notre sac le plus vite possible pour éviter que la glace ne l’envahisse. Il fait froid. Départ pour une demi-journée de marche en forêt. Le sol sableux et la neige ralentissent notre progression. Les 4 couches de vêtement et l’effort parviennent à nous réchauffer en dépit du temps nuageux. Après le pic nique du midi au bord d’une falaise surplombant le lac, le soleil revient. Dans cette partie du monde comme en montagne, le temps change à vitesse grand V. En 5 minutes maximum, les nuages gris/noir s’en vont. Il fait bon ! Le seul point réellement très négatif est l’absence du respect de l’environnement. Les touristes laissent leurs détritus partout. Bouteilles de vodka, boites de conserves, sachets plastiques, bref il y en a pour tout les goûts. En plus de cela, ne possédant pas d’infrastructure pour récupérer leurs ordures, les locaux enterrent leurs poubelles. Les tas de terre se fond légions. Les détritus, mal ensevelis, ne sont pas à ce moment de l’année, complètement cachés par la neige. Certains endroits de la forêt sont complètement dégelasse.
Arrivés au village de l’ile en fin de journée, nous décidons cette fois à camper à proximité en raison du bus matinal du retour. La culture shamanique est très présente dans toute l’ile. Des totems ornés de bandelettes de tissus multicolores nous indiquent la présence d’un haut lieu du shamanisme. Nous nous décidons donc à planter la tente sous leur protection. L’endroit somptueux est situé sur une crête avec vue sur le lac. Nous ne savions pas vraiment si nous avions le droit de camper à cet endroit et montons la tente le plus discrètement possible. Il est 6h, la nuit tombe, le vent se lève. Il fait froid. Je m’endors une fois de plus instantanément (à 6h30…). Ben révise ses cours d’espagnol sur son Ipod. Réveillés au beau milieu de la nuit à cause du vent nous peinons à nous rendormir. Il fait très froid. Le réveil matin de 7h est un calvaire. Le manège du rempaquetage est le même que celui du matin précédent, en plus violent. Le vent et le manque de sommeil rendent la chose très pénible. Nous rentrons à moitié affamés sur Irkoutsk, en rêvant de l’orgie de pirogui (sorte de raviolis russes) qui nous attendais chez Anastasia. Bon gros dodo…

Le matin, la ville est complètement blanche. Comme dans une fourmilière, les employés municipaux et les habitants s’activent pour déneiger les routes et les trottoirs. Passage au consulat Mongole pour récupérer les visas puis visite du musée d’architecture Talsti qui lui n’a pas été déneigé…Situé à 60km d’Irkoutsk, il présente l’évolution des habitations Sibérienes aux travers de reconstitutions grandeur nature très instructives. Nous regagnons ensuite Irkoutsk en stop pour être à l’heure pour notre entretient skype avec le second entrepreneur Christopher (voir profil suivant). Après une overdose de pirogui, nous faisons nos adieux à Anastasia et partons pour la gare en direction d’Oulan Oude (voyagez minimum en 3 classe et pas en 4eme !!!!!!!) puis du bus pour Oulan Bator.

2 commentaires:

Unknown a dit…

c'est beau mais il fait vraiment froid!!!!!!!

Unknown a dit…

L'occidental a inventé le sachet et les bouteilles plastique, les sachets alu et autres saloperies indestructibles.
Il s'est precipité pour en vendre partout sur la terre en oubliant d'eduquer ses clients et de leur apprendre la poubelle...
Ca m'a beaucoup marqué durant mes voyages
Mon pauvre neveu, tu vas en voir des decharges durant ton periple...
Eclates toi bien, et si tu es en Thailand en decembre .......
;-))

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